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« Cartographier des utopies... »
« Cartographier des utopies... »
Avec le projet « Canal Tropical », le duo d’architectes Charles Herrou- Tristan Fermandois du collectif Bleus Paillettes cherche à dessiner « des utopies réalisables » le long de l’Ourcq. Explications de texte par le premier nommé.
« Pendant l’été 2022, notre arpentage du canal de l’Ourcq s’est fait à pied. Avec des habitants de Noisy-le-Sec, on est partis pour un atelier arpentage, cartes en main, avec un bureau mobile, une carte du canal vierge, une boite à crayons, des appareils photos... Dès qu’on repérait un site intéressant, on le consignait sur notre carte.
Et au bout du compte, on a compilé un gros document avec plein de projets dessinés, où on s’autorise à rêver. La consigne de notre arpentage, c’était d’identifier des situations potentielles de projets le long de l’Ourcq. On pointait aussi bien un pont mal éclairé ou un endroit pour pêcher qui manquait de bancs. Ensuite, on a fait un atelier de préconception à partir de nos photos pour dessiner un projet, en se mettant en situation à l’endroit où la photo avait été prise.
Du rose sur l’Ourcq
Si bien qu’on a dessiné plusieurs projets entre la place de la Pointe à Pantin et le pont de Bondy. Et désormais, le canal de l’Ourcq pour nous, c’est une cartographie où sont pointés plein de projections utopiques qu’on voudrait participer à créer. Avec déjà, une première intervention artistique qui a eu lieu à Bobigny sur un ancien pont roulant. Un de ces ouvrages qui a disparu au fur et à mesure de la disparition des entrepôts industriels sur l’Ourcq. Notre idée, c’est d’utiliser la structure du pont roulant comme structure de projection pour de futures séances de cinéma en plein air. Et donc, cet été, on a déjà travaillé à la mise en valeur de l’objet, en le peignant en rose, une des seules couleurs qui n’est pas utilisée dans le vocabulaire industriel. Pour nous ce pont roulant, un des deux derniers qui existent encore sur l’Ourcq, pose la question de la préservation d’un patrimoine industriel puisqu’à l’endroit où il est implanté, il y aura bientôt un futur éco-quartier. Le conserver pour un autre usage, ce serait une manière de garder un peu de l’identité du territoire, tout en apportant quelque chose à la vie des futurs habitants d’un quartier bientôt sorti de terre... »
Propos recueillis par Fred Haxo
©Bleus Paillettes
©Bleus Paillettes
